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S’engager pour changer le monde ?


Société | Les individus

Écrit pour la session 41 – S’engager pour changer le monde

Il est une petite musique ou plutôt plusieurs petites musiques qui se font entendre année après année avec plus de vigueur. Qui trouvent un écho plus favorable. Citons en deux. Celle de l’aquoiboniste d’abord popularisée par Jane Birkin il y a 45 ans. Celle d’un Candide lu un peu vite et d’un Voltaire mal digéré ensuite.

A quoi bon ? Oui, au fond a quoi bon s’engager alors que pour beaucoup il est déjà trop tard. Trop tard pour le climat. Trop tard pour la nature. Trop tard pour un occident en cours de déclassement. Trop tard pour nos sociétés trop fragiles et abimées. Alors pourquoi s’engager. Pour le panache ou pour rien ? Apres tout il n’est pas irrationnel de laisser d’autres le faire et d’attendre pour voir si telle ou telle forme d’engagement se révèle efficace. Mais sans se précipiter.

Ce qui nous amène a la deuxième mélodie celle de Candide qui a la fin du conte pose son sac et s’exclame : « Il faut cultiver notre jardin ». Nous sommes un peu au-delà de l’a quoi bon. Candide nous invite d’ailleurs dans une autre citation célèbre a travailler (« Le travail éloigné de nous trois grands mots : l’ennui, le vice et le besoin »). Plus précisément il nous invite a cultiver notre jardin. Alors que l’époque appelle a l’agriculture régénérative et au « friendshoring » notre jardin émet une note qui nous va droit au coeur. Et nombreux sont ceux qui se disent qu’après tout cultiver son jardin, c’est déjà une première étape responsable. Je vais m’occuper de ma famille, mon quartier, mon village ou mon Enterprise et je forme le secret espoir que si tous en font autant les veaux (non seulement de mon jardin mais de tous les jardins) seront bien gardes. D’une certaine manière en valorisant la culture se son jardin et exclusivement de celui ci je fais ce qui est étendu de moi et en bornant mon engagement je suis quand même a la hauteur de ce qui est attendu de moi.

Défaitisme de l’a quoi bon … ou repli sur son jardin. Engagement repoussé au loin ou engagement réduit aux acquets ? Il n’est pas ou plus question de changer le monde. Pourtant nous nous rendons compte a Aix années après années que nous sommes loins d’avoir trouvé la trajectoire durable et inclusive et résiliante que nous appelons de nos voeux. Nous ne pouvons pas rester spectateurs de la dérive de notre vrai jardin : notre planète. Et nous prenons conscience que pour contrer l’inertie de cette trajectoire et la modifier dans le sens choisi il faut créer du frottement et des chocs. Et ne pas juste subir. Il faut nous engager. A tous les niveaux. Ne pas rester spectateur. Rappelons nous Giraudoux dans « la guerre de Troie n’aura pas lieu » en 1935 : « le privilège des grands est de voir les catastrophes d’une terrasse ». A Aix pas plus qu’ailleurs nous ne pouvons rester sur la terrasses. Nous avons que si la catastrophe arrive la terrasse est emportée.

Les rencontres ne seraient pas ce qu’elles sont si nous en restions la. L’engagement est au coeur et doit le demeurer; Cet engagement peut être intellectuel. Porter dans le débat public les questions qui fâchent et apporter des réponses ou des éléments de repose. Cet engagement peut aussi être pratique et nous entrainer dans notre vie personnelle et professionnelle. Il peut même nous entraîner tout entier si nous faisons de l’engagement le soir de nos vies comme la plupart des participants a notre échange. Il y a bien sur un cote qui pourra faire sourire derrière cet appel a s’engager. Certains souriront de cette générosité naïve. Comme on saurait de la BA scoute. Pourtant tout cela est bien sérieux. Peut-être même plus serins que toutes les autres rencontres et tous les autres encages de ces 3 jours. Nous ne pouvons être ni commentateurs ni spectateurs. Nous devons êtres acteurs engagés. Sérieusement et pour de vrai. Il ne s’agit pas d’une posture. Et surtout pas d’une imposture. Il s’agit si nous voulons dissiper les incertitudes d’agir. Dans le brouillard il y a 3 attitudes : en profiter, attendre ou avancer avec la bonne boussole. S’engager en quelque sorte. Ne partons pas comme nous sommes arrives. Ce n’est pas un hasard si l’appel a l’engagement arrive le dimanche matin. A nous de jouer. Engagez-vous. Rengagez-vous. Plus que beaucoup les participants ont une responsabilité particulière. Et surtout peuvent avoir un véritable impact. Un imper disproportionné. Nous avons beaucoup dit « ils devient faire ça ou ça ». Soyons convaincus que ils c’est nous. Ce n’est pas a d’autres de s’engager sous nos encouragements mais bien a nous individuellement et ensemble d’écrire une nouvelle musique. Une symphonie pour un nouveau monde. Qui sait ?

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