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L’école, moteur de l’ascenseur social


Politiques publiques | Les pays

Écrit pour la session 7 – L’école, moteur de l’ascenseur social

L’école est un des ciments de la République. Éduquer, former et émanciper les citoyens de demain, est au cœur de sa mission. Elle peine cependant à faire face à l’Objectif de Développement Durable n°4 d’éducation de qualité pour tous de l’Unesco. Elle est aussi parfois tenue pour responsable de maux dont elle n’est pas à l’origine et qu’elle ne peut soigner à elle seule. Les enseignantes et les enseignants ne représentent plus la même figure d’autorité que celle qu’ils pouvaient avoir par le passé, celle-ci a évolué pour des raisons extérieures à l’école, tout comme leur métier n’a plus l’attractivité qu’il a pu avoir ; ces deux évolutions étant multifactorielles et pouvant être liées.

En incarnant un accès à une culture commune partagée par chaque génération, l’école continue cependant à occuper une place centrale dans la société française. Elle est chargée de valeurs et d’idéaux qu’elle véhicule génération après génération. Mais l’école fait face à une crise. La chute de la France dans les derniers classements PISA (OCDE) en est l’illustration la plus frappante avec une baisse du niveau des élèves, particulièrement sur les acquis fondamentaux et un coefficient de reproduction sociale le plus élevé d’Europe. Le niveau des élèves français doit s’améliorer dans les classements internationaux et remonter plus haut que la moyenne européenne. Les résultats de la dernière enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) sont meilleurs que ceux de la précédente mais ils ne sont pas à la hauteur d’autres pays qui consacrent pourtant moins de temps à l’enseignement de ces apprentissages. Les résultats aux enquête TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) ne sont pas plus encourageants avec là aussi un nombre d’heures consacré à l’enseignement scientifique moins important que dans les autres pays.

Cette crise que l’école publique française traverse doit être appréhendée au regard des conditions qui peuvent l’aider à élever le niveau global des élèves pour remonter dans ces classements internationaux. Il s’agit de ne pas laisser pour compte celles et ceux qui sont le plus en difficulté tout en donnant accès au plus haut niveau de formation possible à chacun selon ses capacités et ses aspirations. Ses missions d’éducation devraient conduire l’école à s’intéresser aux élèves qui en ont le plus besoin. Les finalités d’une école gratuite et obligatoire pour tous sont en phase avec les objectifs d’apprentissage mesurés par les enquêtes internationales or ces finalités s’accommodent mal du système éducatif français fondé historiquement sur une sélection des élites qui s’apparente malheureusement clairement aujourd’hui à de la reproduction sociale. Cette reproduction sociale qui interroge l’égalité républicaine et sur laquelle l’école bute aujourd’hui. Comment donner à l’école les moyens de réussir à faire progresser tous les élèves sans distinction ? Et comment faire évoluer le système français marqué par de très fortes inégalités sociales et de nombreux élèves en difficulté ?

Alors que le système éducatif français souffre, notamment de sous-investissements chroniques, de freins aux changements, de manque d’ambition politique transpartisane, de concurrence avec l’enseignement privé, quelles sont les solutions et donc les actions à mettre en œuvre pour que l’école publique retrouve son sens premier dans la société actuelle et joue pleinement son rôle ? Quelles évolutions et revalorisations pour l’ensemble des métiers de l’éducation ? Pour quel accès aux savoirs et quel rapport à la science dans un monde numérique ? C’est en relevant ces défis que l’école redeviendra un moteur puissant de lutte contre la reproduction des inégalités et d’ascenseur social, essentiel pour le futur du pays.

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