3 Jul 2016
Quel chemin vers la prospérité économique ?
Session 26
Alors que la croissance mondiale est ralentie depuis la crise financière de 2008-2009, la vague d’innovations radicales et de progrès technologique déferle plus vite que jamais et redistribue toutes les cartes entre secteurs et acteurs de l’économie. Cette tendance, paradoxale, alimente un populisme lié au sentiment d’abandon de citoyens conscients d’être à la marge de ce qui pourrait être la nouvelle forme de la prospérité.
La croissance exceptionnelle d’avant-crise était tirée par l’expansion du commerce mondial, des politiques monétaires accommodantes et une régulation financière souple alimentant le crédit, tandis que les Etats pouvaient, en période de récession, recourir à l’outil budgétaire ou, pour certains, à la dévaluation compétitive. Cette page semble tournée, à l’heure où les niveaux de la dette deviennent prohibitifs et où l’efficacité des politiques monétaires décroît.
Quelle voie emprunter face à ce marasme ? Trois attitudes semblent possibles :
– Encourager les changements et disruptions technologiques et accepter de remettre en question les rentes et modèles existants. Quoiqu’essentielle pour rester en première ligne dans le monde de demain, cela n’est pas suffisant aujourd’hui, le secteur technologique étant trop confiné pour relancer à lui seul la croissance ; en outre cette attitude ne répond en rien aux nombreux citoyens occidentaux qui se sentent délaissés par le progrès économique
– Définir des programmes de réforme adaptés aux spécificités socioéconomiques de chaque pays, ce qui nécessite de reconnaître à la fois l’insuffisance à la fois des politiques contra cycliques classiques et celle des réformes « structurelles » inspirées par le Consensus de Washington
– L’option conservatrice peut s’apparenter à une timidité face aux nouveaux enjeux et à une peur du changement technologique, et semble ne devoir mener à rien d’autre qu’une « stagnation séculaire » comme nouvelle norme. Une telle voie semble instable puisqu’elle laisserait les économies désemparées face à une nouvelle récession, et à la merci d’un populisme potentiellement dangereux pour notre démocratie.
Contributions
L.Boone_session 26