5 Jul 2015
L’Europe a-t-elle tourné le dos au travail ?
Session 21
En Europe, le chômage a deux composantes principales. La première, particulièrement en Europe du Sud, est directement liée aux répercussions de la crise de l’euro – c’est le chômage conjoncturel. La seconde provient de l’inadéquation entre les besoins des entreprises et les qualifications de chômeurs – c’est le chômage structurel, qui frappe pour l’essentiel les travailleurs non-qualifiés.
Pour résorber le chômage conjoncturel, les institutions européennes ne peuvent pas compter sur la solidarité directe entre les nations. Une progression vers le fédéralisme budgétaire semble plus que jamais hors de portée. A l’heure actuelle, le plan de sortie de crise est fondé sur une répartition des rôles entre la BCE et la commission. Ce plan fonctionnera-t-il?
Mais l’action sur le chômage structurel est au moins aussi importante. En 2007, juste avant la crise, le taux de chômage en zone euro était de 7% contre 4% aux Etats-Unis. Sur ce point, quel peut être le rôle de l’Europe? Il est difficile de croire que l’UE aurait la légitimité et le capital politique pour pousser des réformes structurelles d’ampleur. Une piste pourrait être de construire ex nihilo un droit du travail européen, bâti pour être efficace et acceptable, négocié par les partenaires sociaux européens. Les travailleurs auraient la possibilité – non l’obligation – d’opter pour ce régime alternatif, qui serait associé à une assurance chômage financée partiellement sur fonds européens.
Coordination
Modérateur
Intervenants
Didier REYNDERS
Deputy Prime Minister and Minister of Foreign Affairs and European Affairs
Belgium
BiographieContributions
David Thesmar – L’Europe a-t-elle tourné le dos au travail ?
Ronald Janssen – European Failures: Democracy on a Slippery Slope ?