Comment bien décider pour bien investir

Si la principale préoccupation de l’investisseur est la perspective de rendement et de retour sur investissement, désormais, de nouveaux facteurs apparaissent et peuvent influer ses décisions. D’autres types de financeurs ont également émergé, posant la question de ce que pourrait être le profil de l’investisseur d’aujourd’hui.

 

 

Vincent Ricordeau, président de Kiss Kiss Bang BangPrendre la diction d’investir.  Comme le souligne Leslie Teo du fond d’investissement du gouvernement de Singapour, le ratio risque-rendement détermine le succès d’un investissement. Il est possible d’ajouter d’autres critères de types sociaux, gouvernementaux, environnementaux, mais la définition de ces mêmes critères peut être difficile et varier en fonction des pays. La question de l’horizon temporel est également importante. Selon Leslie Teo, privilégier la vision à long-terme et les profits durables pourraient potentiellement faire partie des critères d’un « investisseur idéal ».

Plusieurs types d’investisseurs. Avec le financement participatif, ou « crowdfunding », les particuliers peuvent à leur tour s’emparer de la décision d’investissement. Comme l’explique Vincent Ricordeau, co-fondateur du site de financement participatif Kiss Kiss Bang Bang, « les intermédiaires classiques sont mis de côté pour permettre une relation directe » entre d’un côté des entrepreneurs ayant besoin de financer un projet, et des investisseurs qui choisissent de les financer. Une double-motivation émerge alors : « une prise de pouvoir sur son propre argent et décider où on va le mettre, sur des projets qui plaisent et nous parlent. Ensuite, c’est potentiellement un retour sur investissement mais ce n’est pas forcément en argent. C’est un retour sur investissement émotionnel ».

De nouvelles manières de fonctionner pour les investisseurs traditionnels. C’est le cas notamment de la Banque Publique d’Investissement. Nicolas Dufourcq son directeur général, constate que « la frontière entre l’injection de capitaux et l’accompagnement est poreuse, car si l’on veut un retour sur investissement de qualité, il faut accompagner l’entrepreneur ».
Ce que fait l’établissement en apportant des financements pour les start-up autant que pour les entreprises ayant besoin de passer une étape supérieure dans leur développement. En contrepartie de ses financements, la BPI est également attentive aux pratiques de bonne gouvernance au sein des structures qu’elle finance.
Enfin, l’investisseur d’aujourd’hui est peut-être aussi celui qudéveloppe différents types de relations avec celui qu’il finance. Philippe Vidal, directeur général de CIC Lyonnaise de Banque, insiste quant à lui sur la notion de proximité entre la banque et ses différents clients, qu’elle soit physique ou à distance. Les principes de responsabilité et de solidarité font également partie des valeurs invoquées, dans une perspective de relation au quotidien censée tisser une confiance aux effets fructueux.

Mathilde Sagaire