Faut-il sanctuariser la recherche ?
Résumé
L’enseignement supérieur et la recherche sont l’investissement public le plus rentable. Pourtant, la recherche française se voit dotée de niveaux d’investissement largement inférieurs à ce qui est engagé par les États-Unis ou la Chine. Les dotations par étudiants continuent à baisser en termes réels tandis que se poursuit le dualisme inefficace entre les filières sélectives malthusiennes et les filières de masse, favorisant une progression fulgurante de l’enseignement supérieur privé. Si les aides à la recherche appliquée au sein des filières sont nécessaires pour la réindustrialisation, elles ne doivent pas évincer la nécessité d’un plan d’investissement massif dans la recherche fondamentale, seule porteuse d’innovations de rupture. Les universités peuvent jouer un rôle majeur dans ce tourant, à condition que l’on rende bien plus attractifs les salaires des chercheurs et des enseignants-chercheurs, marqués par une fuite des cerveaux dramatique dans certains secteurs. N’est-il pas temps de penser à sanctuariser l’investissement à haut niveau dans la recherche et l’enseignement supérieur ?
Réalisé en partenariat avec le CEPR (Centre for Economic and Policy Research).
Intervenants
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Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, République de Djibouti