Le futur existe-t-il déjà dans l'avenir ?
Société | Les individus
Pendant des siècles, l’idée de progrès nous a fait aimer le temps long, accepter des sacrifices au présent au nom d’un futur collectif. Pour Étienne Klein, cette époque est révolue. Nous avons perdu tout rapport au temps long, le présent a perdu toute profondeur, tout récit, toute de filiation. En somme, le futur a quitté le présent. L’auteur de cette note prend un événement d’apparence anodine, le retournement des poussettes de nos enfants, pour illustrer le nouveau rapport à soi qui s’est développé dans nos sociétés. Désormais, il faut s’inventer seul, à partir de ses propres forces, dans un monde qui nous fait peur, où nous sommes orphelins des philosophies de l’histoire et piégés dans un flux continu qui nous submerge. Quand il existe, l’avenir se fait sombre.
Pour à nouveau voir loin comme pour lire dans le présent, il nous faut nous poser collectivement les bonnes questions. Qu’est-ce que le futur ? Existe-t-il déjà quelque part, demandant à être découvert, ou n’est-il encore que néant ? Qu’est-ce que le progrès ? Nos sociétés se sont-elles égarées en confondant cette idée avec celle d’innovation ? Autant d’interrogations essentielles pour mieux vivre avec l’incertitude inhérente au monde.
Cette contribution est issue du Cahier des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence « Dissiper les incertitudes ».