La crise a-t-elle changé la politique ?
Résumé
La crise due au Covid-19 a amplifié des préoccupations déjà anciennes : lutte contre les inégalités sociales et territoriales, lutte contre le réchauffement climatique. Mais les politiques publiques qui visent à les traiter, doivent, elles, être profondément revues.
L’impact de la crise sanitaire et économique sur la conception des politiques publiques est multiforme. Le changement le plus radical concerne déjà, et va continuer à concerner, les politiques budgétaires et fiscales. L’inévitable « quoi qu’il en coûte » a tué, peut-être de manière définitive, les normes de 3 % pour le déficit public et de 60 % pour le ratio de dette publique. Il va falloir élaborer de nouvelles règles budgétaires, en privilégiant le critère de la soutenabilité dans le temps des dettes publiques. Un critère qui conduit à focaliser sur l’objet des dépenses publiques, leur maîtrise nécessaire, et sur l’écart entre le taux de croissance et le taux d’intérêt payé par les emprunteurs, publics ou privés.
Alors que l’attention est polarisée sur les dettes publiques, le défi des dettes privées, celles des entreprises et des ménages, va être tout aussi compliqué. Il faudra réviser le traité de Maastricht et le Pacte de stabilité et de croissance : au regard de la soutenabilité, ce qui compte c’est la dette totale, publique et privée.
Le point d’équilibre entre confiance et défiance va conditionner le calendrier et l’ampleur tant de la reprise économique que du sursaut politique. Sans confiance, il n’y aura pas de vrai déblocage de l’épargne accumulée par les ménages français depuis dix-huit mois. Sans atténuation de la défiance réciproque entre les opinions publiques et les responsables politiques, de la méfiance réciproque entre politiques et experts, la prochaine élection présidentielle débouchera difficilement sur un projet pour la France de long terme, ambitieux et cohérent.
Intervenants
Coordinateur
Modérateur
Contributions
Cette étude, réalisée auprès d'un échantillon représentatif de la société française de 1012 personnes, explore les représentations associées à la France, le niveau de confiance dans les institutions, la place du "bilan Covid" dans le vote et dans la confiance envers le gouvernement, et l'impact de la crise sanitaire sur l'engagement citoyen.
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