Politiques économiques : un changement de paradigme

Avec la crise sanitaire, les concepts d’externalités et d’irréversibilité sont soudainement devenus extrêmement concrets. Chacun, aussi, a brutalement réalisé à quel point la valeur sociale d’une activité pouvait s’écarter de sa valeur monétaire. En matière de politique économique, parallèlement, les réponses mises en œuvre ont bousculé ce qui restait de certitudes : sur le plan interne, avec le recours massif à l’endettement public et une coordination de fait entre politiques budgétaires et monétaires ; sur le plan européen, avec la suspension des règles de concurrence et de discipline budgétaire, puis le recours à l’endettement conjoint ; et sur le plan international, avec la redécouverte du fait qu’un marché mondial profond et liquide ne suffit pas à assurer la sécurité économique.

Un nouveau consensus s’est forgé dans l’action. Sera-t-il durable ? Annonce-t-il une redéfinition des concepts, des priorités et des instruments, ou, comme après 2008, la rivière reviendra-t-elle dans son lit ? Quelles ruptures peut-on anticiper, sur quelles continuités peut-on encore miser ?