5 Jul 2019

Comment penser la politique migratoire et d’asile ?

Masterclass 2

Le débat sur la migration est omniprésent en France, en Europe, mais aussi aux Etats-Unis ou encore en Australie. Il intervient en ces temps de globalisation dans un moment de crispations sociales et identitaires dans le monde occidental dont il est une composante, ou un catalyseur. Il s’alimente de prospectives démographiques comparées plus ou moins alarmistes, notamment entre l’Europe et l’Afrique.

En Europe, après plus d’un million d’arrivées en 2015, du fait principalement du conflit en Syrie, les traversées de la Méditerranée se sont nettement réduites depuis 2018, retrouvant leur niveau d’avant 2014. Pourtant, la crise politique européenne autour de la migration se poursuit. L’Europe n’est pas parvenue à mettre en place une gouvernance efficace des migrations pendant cette période.

Ces questions demeurent également extrêmement sensibles aux Etats-Unis, notamment dans les relations avec l’Amérique latine, mais aussi en Australie.

Au plan multilatéral, l’adoption à la fin 2018 d’un Pacte mondial sur les migrations à Marrakech dans le cadre des Nations Unies a cristallisé ces débats autour de l’approche des migrations.

Les migrations correspondent à une double réalité bien connue du point de vue des pays développés de destination. Elles relèvent soit d’un devoir – au titre des obligations découlant du droit d’asile codifiées depuis 1951 de la Convention de Genève – soit des besoins de l’économie.

Un double paradoxe est à l’œuvre, notamment en Europe. D’une part ces débats s’amplifient alors que l’Europe privilégie depuis plusieurs décennies une politique migratoire restrictive qui se heurte à des difficultés de mise en oeuvre.

D’autre part ces politiques et ces débats se déploient alors que les besoins des économies développées en main d’œuvre ne cessent de s’amplifier en lien avec le déclin démographique, notamment en Europe. Mais la situation du Japon souligne que certaines sociétés semblent privilégier une forme d’homogénéité culturelle sur leur potentiel de croissance.

On s’interrogera sur les moyens de penser, dans ce contexte de crispations, principalement du point de vue des pays développés de destination mais aussi des pays d’origine et de transit, la politique migratoire et d’asile, notamment en Europe, du double point de vue de l’exercice des obligations de protection des individus persécutés ou fuyant des conflits, ainsi que de la satisfaction des besoins des économies.

Coordination


Patrice GEOFFRON

Membre

Cercle des économistes

Biographie

Intervenant


Pascal BRICE

Former Director

OFPRA

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