8 Jul 2017

Risquer dans un monde de rentiers

Session 12

Le monde vieillit, tout le monde vieillit. Mais, les pays avancés comme la France, vieillissent plus vite encore que les autres pays avec une part de personnes âgées ou à la retraite, élevée et croissante. C’est aussi le cas pour la Chine et demain ce sera le cas pour les pays émergents les plus avancés. Le propre des sociétés vieillissantes est d’être plus rigides que les autres sociétés, moins ouvertes à l’innovation et au changement et de préférer les rentes de situation à la prise de risque.

Nous voyons la marque de ce vieillissement et de la montée d’une économie de rentiers un peu partout autour de nous. L’investissement décline. Ainsi, en France, le taux d’investissement net des entreprises est à peine supérieur à 1,5%, ce qui ne permet d’assurer qu’une croissance économique au mieux égale à 1%. Les épargnants se replient sur les placements sans risques même si leur rendement ne couvre plus l’inflation. Ils plébiscitent l’accès à la propriété immobilière. La régulation financière, dictée plus par la peur d’une nouvelle crise que par le souci de ne pas renouveler les mêmes erreurs à l’avenir, paralyse la prise de risque économique. Le changement climatique est vu moins comme un défi à relever avec ambition que comme une raison supplémentaire de professer une modestie douteuse, enfermée dans la défense de l’existant. Sommes-nous donc condamnés à devenir des sociétés sclérosées n’acceptant d’investir que pour protéger ses rentes ?

Et, pourtant, à côté de cette option peu enthousiasmante, nous innovons dans des conditions sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Et, aucune fatalité n’impose de limite à notre capacité d’innovation si ce n’est la fatalité de nos propres choix. Nous pouvons relever les défis de l’heure en nous rétractant, mais nous pouvons aussi le faire en nous déployant. Pour cela, nous savons qu’il nous suffit d’investir. Mais, qui dit investissement, dit aussi travail, épargne et prise de risque. Ces éléments apparemment séparés sont économiquement indissociables. Mais, le maître mot est la prise de risque. Qu’il s’agisse du travail, de l’épargne ou de l’investissement, ils supposent tous trois une prise de risque économique et sociale raisonnée mais pleinement assumée.

La session s’interrogera donc sur les moyens d’inciter nos sociétés vieillissantes à écarter la tentation fatale de la sclérose pour continuer à se projeter dans l’avenir et à innover en sachant prendre des risques. Mais, prendre des risques ce n’est pas prendre n’importe quel risque. La session discutera aussi comment mieux capitaliser sur les erreurs passées pour mieux se projeter et mieux sélectionner la prise de risque dans l’avenir. Les contributions que l’on peut attendre du marché, de la régulation, des financements alternatifs, de l’auto-entrepreneuriat, de la motivation des salariés, de la protection sociale, des choix publics… feront l’objet d’une analyse critique exigeante.

Coordination


Philippe TRAINAR

Membre

Cercle des économistes

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Modérateur


Bruna BASINI

Assistant Editor, Economy

Journal du Dimanche

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Intervenants


Pierre DONNERSBERG

Chairman of the Executive Board

SIACI SAINT HONORE Group

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Wilfried VERSTRAETE

Chairman

EULER HERMES

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Mélanie BIESSY

Senior Partner & Chief Operating Officer

Antin Infrastructure Partners & La Scala

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Augustin LANDIER

Professor Of Economics

Toulouse School of Economics

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Pierre-René LEMAS

Chief Executive Officer

Caisse des Dépots

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Tous les intervenants

Contributions

Risquer dans un monde de rentiers – Mélanie Biessy

Session 12 – Trainar

coucou
https://www.youtube.com/watch?v=Q9G3t8iRDGA