Les nouvelles technologies nous rendent-elles aveugles?

De tout temps, les révolutions technologiques ont pris l’apparence de Janus, ce dieu grec à double face, l’une souriante, l’autre grimaçante. En effet, les technologies ne sont pas, en elles-mêmes, garantes de lendemains qui chantent. Elles ne restent qu’un instrument entre les mains des hommes. Il faut donc mesurer avec précision en quoi les technologies peuvent être facteurs de prospérité mais aussi de danger.

Les technologies ne sont pas et ne seront jamais la cause de tous nos maux. Pas plus qu’au cours des deux siècles précédents la prédiction selon laquelle la « machine tuera l’homme » ne s’est révélée exacte. Elles constituent, cependant, une menace en termes d’inégalités sociales et en termes de protection de la vie privée. Mais, si l’on prend un peu de recul, on perçoit mieux les interactions qui, si on les encourage, peuvent faire des technologies un vecteur privilégié de création d’emplois et de sortie de crise.

Pour améliorer notre compréhension, il faut se livrer à une double ascèse. Dans un premier temps, il convient de mesurer l’ampleur des mutations technologiques qui se déroulent sous nos yeux et de hiérarchiser, en conséquence, les menaces et les opportunités que présentent celles-ci. Enfin, il s’agit de mettre en perspective macro, méso et microéconomique les évolutions technologiques car la révolution actuelle ne peut se réduire à une somme de technologies. Sans prise en compte de leur environnement, il sera en effet impossible de mettre en place les politiques économiques permettant d’éviter le pire et de promouvoir le meilleur.