D’une société de défiance à une société de confiance

Avons-nous basculé dans une société de l’hyper-défiance ? Si la période de la Covid fut comme une parenthèse enchantée dans la confiance que les citoyens accordaient à l’État (non sans une défiance vis-à-vis du monde scientifique), la défiance semble avoir fait son retour : tels sont tout du moins les enseignements d’une enquête réalisée par l’institut OpinionWay pour le Cevipof début 2023 pour quatre pays européens.

La première et principale défiance se fait à l’encontre de la démocratie : près de deux tiers des Français considèrent ainsi que celle-ci ne fonctionne pas bien (10 points de plus qu’en 2022), contre moins de 40% en Allemagne et 58% en Italie. Celle-ci se traduit à l’encontre des hommes politiques tout comme des partis. La méfiance est également majoritaire vis-à-vis de la justice, des grandes entreprises, des banques, des syndicats et des médias. La défiance culmine pour les réseaux sociaux, à égalité avec les partis politiques. Seules les PME et l’armée obtiennent une majorité de confiance, l’échelon local étant par ailleurs plébiscité. Dans une société d’individualisation exacerbée et de menaces perçues croissantes, comment restaurer les conditions de la confiance ?