Réhumaniser la finance

Propulsée d’une part par le double mouvement de libéralisation des économies et de mondialisation, et de l’autre par les progrès de la technologie, la finance a connu dans les années 1980 un essor sans précèdent. Comme dans les années 1920 quand les activités financières avaient aussi fini par représenter, en particulier aux Etats-Unis et au Royaume Uni, un poids considérable dans l’activité économique avec les conséquences que l’on sait, à partir des années 1990, la finance a fini par occuper une place centrale avant de faire face, crise après crise, a des dérives de plus en plus significatives. La finance jugée « débridée » comme « l’exubérance irrationnelle » semblait ne connaître aucune limite dans leurs développements. La crise des subprimes de 2008 fut bien entendu le point d’orgue d’une finance en grande partie irresponsable et dont les dérives manifestes ont plongé le monde dans la récession et ont causé la perte de dizaines de millions d’emplois. C’est sur les décombres de cette crise que la finance a affiché sa volonté de mettre en avant une approche plus responsable et plus humaine qui devait se traduire dans ses pratiques. Quelques années plus tard, c’est un virage environnemental et durable qui est attendu de la finance autour de pratiques d’investissement bien plus scrutées. Quel premier bilan pouvons-nous faire de ces quinze premières années de « réhumanisation » de la finance ? Le monde d’après ou le monde d’avant … en pire ?