Le défi de la raréfaction des ressources

Alors que notre monde pourrait basculer dans une économie de la rareté, les ressources sont plus que jamais des enjeux économiques et géopolitiques. Energies fossiles, métaux rares, ressources naturelles, les matières premières de la production agricole et manufacturière ont toujours été au cœur de la puissance économique et géopolitique. La forte concentration de l’offre à l’échelle mondiale en fait des outils de coercition de choix, comme l’illustre l’instrumentalisation du gaz dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les impératifs de la transition environnementale vont bousculer la structure de la demande mondiale. La réorientation de la demande vers les énergies renouvelables crée déjà de nouveaux goulots d’étranglement, comme sur le cobalt ou le lithium. Les métaux rares, indispensables pour la fabrication de nos smartphones et ordinateurs et tristement surnommés « minerais de sang », sont parmi les autres ressources dont la raréfaction, infléchie au gré des politiques protectionnistes des pays, devient un enjeu de sécurité nationale. Enfin, la surexploitation des ressources reste un enjeu majeur, en témoignent la détérioration rapide de la biodiversité ou l’assèchement des sources d’eau. Ces raréfactions questionnent nos modes de consommation, et appellent à des réponses technologiques dédiées, permettant de soutenir une consommation plus sobre en ressources non renouvelables. Au-delà des problèmes d’allocation de marché, elles sont devenues un fait majeur d’intérêts géopolitiques. Compte tenu de la raréfaction des ressources sur l’échiquier mondial, comment les pions avancent-ils ?