Pauvreté, transformer le coût de l’inaction
Résumé
La pauvreté, un mot simple, apparemment univoque, qui recouvre cependant des réalités multiples et complexes, des réalités qui ne se laissent ni agréger, ni résoudre aisément. Les multiples programmes d’éradication de la pauvreté en ont fait l’expérience. La pauvreté est résiliente à tous les programmes simplistes de responsabilisation, d’assistanat ou de lutte contre les inégalités. Elle constitue un défi auquel toutes les sociétés sont confrontées, un défi qui tend à se renouveler, un combat sans fin… tout simplement parce que les causes de la pauvreté sont toujours présentes et se renouvellent, que ce soit la maladie, le handicap, la malchance, les mauvais traitements, la guerre etc. Ne pas agir, succomber aux charmes des utopies simplistes, baisser les bras en considération de la résilience de la pauvreté, ces attitudes sont à proscrire car elles ont non seulement un coût humain exorbitant mais aussi un coût social élevé en raison de la dissolution des liens sociaux qui en résulte immanquablement. La session reviendra sur la complexité de cette réalité qui n’est univoque qu’en apparence et sur la complexité de la lutte contre la pauvreté. La discussion permettra de faire ressortir les différentes dimensions de cette hétérogénéité fondamentale ainsi que des politiques efficaces de lutte contre la pauvreté. Humilité face à une réalité complexe, flexibilité et diversité face à un défi qui tend à se renouveler continuellement, tels sont les maîtres mots que la session aura pour objet de décliner dans différents environnements, avec pour objectif de maintenir des liens solides entre des mondes tirés par des forces centrifuges. Hivers sibériens, files d’attente aux guichets des banques alimentaires, inégalités d’accès aux soins, à l’emploi ou au logement : les différents visages de la pauvreté paraissent inadmissibles pour nombre des citoyens et lutter contre la pauvreté devient un impératif moral.
Toutefois, au-delà de la morale, ne devrait-on pas également appréhender la pauvreté en des termes économiques, en opposant notamment le « retour sur investissement » du coût de la lutte contre la pauvreté à la politique du laisser-faire ? Une frange des responsables politiques accuse les politiques de lutte contre la pauvreté d’encourager à la dépendance, à l’ « assistanat », et préconisent une intervention minimale de l’État. Quelles sont les externalités négatives de telles mesures ? A l’inverse, en réfléchissant à une la logique du « payback », les classes sociales les moins favorisées d’aujourd’hui pourraient devenir les travailleurs de demain, faisant alors profiter à l’État et à la société de gains économiques. Hausse du salaire minimum, des aides sociales, mécanismes incitatifs de la prime d’activité : la lutte contre la pauvreté est-elle une stratégie rentable ?
Intervenants
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Fondation Getulio Vargas