Protectionnisme et souveraineté industrielle

Les crises récentes (pandémie, invasion de l’Ukraine) et la montée des tensions géopolitiques ont mis au premier plan des politiques économiques les questions d’autonomie stratégique et de souveraineté industrielle. Il s’agit d‘abord de reconsidérer l’équilibre entre réduction des coûts et assurance contre les risques, ce qui suscite reshoring, friendshoring ou diversification des sources. Mais il s’agit aussi, dans les domaines de la transition verte, de la santé et des nouvelles technologies, de poser à nouveau la question des industries dans l’enfance. Cette question se pose désormais en termes d’externalités (rendements croissants) non prises en compte dans le calcul privé de firmes mais devant être considéré du point de vue des bénéfices de la présence d’industries pour la société dans son ensemble. L’Inflation Reduction Act (IRA) est emblématique de ce point de vue, de même que le relâchement des contraintes sur les subventions publiques au niveau européen. Comment la montée des tensions protectionnistes que nourrit cette orientation des politiques économiques doit-elle s’analyser ?