Planification écologique, mirage économique ?
Résumé
L’urgence climatique a fait resurgir des nécessités de planification, terme qui paraissait assez suranné. A défaut d’outil universel comme un prix du carbone (qui orienterait les choix d’investissement et de consommation en tenant compte des externalités), il faut bien procéder « à la main » en définissant des objectifs de transition par secteur (énergie, logement, transport, industrie, agriculture, …) et en fixant un horizon temporel. Mais cette méthode qui plane sur le Green Deal européen se heurte au mur du réel. Les États membres ont présenté leur Plan National Energie Climat à la Commission, fin 2023, explicitant leur progression vers l’objectif communautaire du Fit-for-55 en 2030 (soit, -55 % d’émissions/1990). Et la Commission a considéré que ces plans manquaient de substance, ne permettant pas de crédibiliser le nécessaire doublement du rythme de décarbonation durant notre décennie. La planification permet-elle d’aligner les stratégies au sein de l’UE ? Constitue-t-elle, pour l’UE, un modus operandi efficace, dans la vive concurrence avec Chine et Etats-Unis pour les technologies vertes ?