Une Europe à 28, 30, 40 : le plus est-il l’ennemi du bien ?

L’Union Européenne (UE) est à bien des égards à un moment charnière de sa construction. Le dernier grand élargissement de l’UE date d’il y a vingt ans, lorsque l’Union a notamment intégré dans son giron les ex-puissances soviétiques. Depuis, un seul élargissement a été réalisé : celui de la Croatie en 2013.

La décennie 2010 fut pour l’UE celle des menaces existentielles : crise des dettes souveraines, Brexit, Covid. Pourtant, force est de constater que l’UE en est ressortie grandie : plus unie et intégrée que jamais face à la Covid (vaccins, mutualisation de la dette) et paradoxalement renforcée suite au Brexit, car plus gouvernable. Les conséquences du Brexit ont coupé court à toute velléité de départ d’autres membres, mettant sur le devant de la scène les atouts de l’UE.

Les politiques commerciales inamicales des Etats-Unis, son allié traditionnel, et leurs hésitations militaires vis-à-vis de l’Ukraine, ont permis à l’UE de faire de nombreuses avancées en matière d’intégration. Aujourd’hui, le projet d’élargissement est à nouveau impulsé par l’Est, la guerre menée par la Russie accélérant les procédures d’adhésion pour neuf pays candidats. L’Union peut-elle survivre à un nouvel accroissement ? Comment garantir la bonne intégration des pays candidats et préserver la cohésion européenne ?