Un autre modèle de croissance est possible
Résumé
La décennie qui vient de s’ouvrir semble être celle d’une croissance atone : après des décennies de rattrapage très rapide, la croissance ralentit en Chine. Aux États-Unis, et surtout en Europe, la croissance du PIB réel reste atone. Si les crises majeures qui se sont succédées ont bien sûr contribué au tassement de la croissance, il met surtout à jour les faiblesses d’un modèle de croissance à bout de souffle. Les gains de productivité, premier facteur usuel des modèles de croissance, atteignent des niveaux bas alarmants : après avoir été substantiels dans les années 2000 avec la révolution des technologies de la communication, ils sont tombés à zéro dans la zone euro. Si certains voient dans le développement de l’intelligence artificielle un moteur possible de la prochaine révolution technologique, les applications restent encore limitées et ne permettent pas de regonfler les mauvais chiffres de l’innovation. Un effort massif de réindustrialisation, en particulier dans les secteurs de la transition environnementale, pourrait stimuler l’investissement productif mais la compétitivité de l’industrie nécessitera des compétences et du capital humain qu’il faut encore former. Enfin, le ralentissement démographique et la raréfaction des ressources ne nous condamnent-ils pas à une croissance atone ?