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Espace Presse

Et si la confiance se regagnait (en partie) via les entreprises ?


Société | Les territoires et les entreprises

La défiance au cœur de notre monde.

Depuis trop longtemps déjà, nous vivons dans un monde post-truth où les intérêts des uns et des autres divergent de plus en plus, où la crise du leadership est avérée et où les populations semblent de plus en plus hermétiques à la parole des grands dirigeants que ceux-ci soient « politiques » ou « économiques ».

Bref, la confiance s’érode et la défiance prospère sur des fractures qui divisent et qui clivent nos sociétés. Que ces fractures soient mondiales, européennes et hexagonales.

Les rêves communs se dissolvent, les particularismes explosent. Les grands desseins se diluent et se perdent dans un monde qui se tiktokise.

Il semble de plus en plus difficile de faire société. Ce que vivent la France et certains pays d’Europe en ce moment n’en est qu’une des illustrations.

L’entreprise un moyen de refaire société.

Peu d’acteurs, de structures ou d’institutions, résistent face ce maëlstrom de défiance. Seuls tiennent bon, malgré les vents contraires, les acteurs de proximité à l’instar des maires ou des entreprises, celles de taille intermédiaire et autres PME qui ne font jamais la « une » des journaux.

Même si le rapport au travail a changé, les trois quarts des Français se disent heureux d’être au travail. L’entreprise deviendrait donc une valeur refuge dans une société de plus en plus atomisée, un îlot de stabilité et de pérennité dans un monde agité et incertain, un moyen de restaurer de la confiance.

On peut avoir tendance à le croire. Pourquoi ?

Parce que l’entreprise est proche de la vie quotidienne, parce que chacun s’y bat pour la faire avancer. Parce que tout le monde sait qu’il n’y a qu’ensemble qu’on peut progresser. Parce qu’une entreprise c’est un collectif qui lorsqu’il est en bonne santé, produit des richesses, crée des emplois, augmente les rémunérations de ses collaborateurs.

Parce que les conflits y sont nettement moins nombreux et moins aigus que dans la société dans son ensemble. Dans une entreprise, on sait se parler, on sait dialoguer, on sait s’écouter, on ne cherche pas le buzz ou le clash, on veut progresser.

Et dans une entreprise, on sait s’adapter pour répondre aux demandes et aux aspirations nouvelles. Depuis l’épisode Covid, beaucoup d’entreprises, petites et grandes, ont revu leur fonctionnement. Les modes collaboratifs se développent entre structures reléguant les fonctionnements en silos et autres hiérarchies poussiéreuses dans les poubelles de l’histoire. Beaucoup revoient également leur politique en précisant leurs buts et leurs missions pour les adapter aux mondes qui viennent, pour mieux inclure leurs collaborateurs, pour mieux prendre en compte les besoins de jeunes salariés de plus en plus avides de sens.

L’entreprise un moyen de recréer du lien social.

Dès lors, on le comprendra aisément, l’entreprise n’est plus une simple machinerie économique mais un acteur permettant à chacune et à chacun de participer, à sa manière, à la marche de la société et de faire entendre sa voix. De faire cause commune.

La confiance ne se retrouve(ra) que sur du commun et se (re)fondera sur des environnements durables, pérennes et enracinés, à l’inverse du vite et du vide tiktokien. Un commun et une communauté dans lesquels les entreprises, et notamment les entreprises françaises, ont un rôle à jouer et une place à prendre. Toute leur place, ni plus, ni moins.

Ne l’oublions pas, les entreprises, ce sont les forces vives d’un pays. Ce sont les elles, leurs dirigeants et leurs salariés, qui créent de la richesse. Pensons à nos milliers de PME et ETI hexagonales dont on parle peu mais qui journellement font vivre des millions de personnes, dans et pour lesquelles des millions de collaborateurs s’engagent chaque jour.

Pour ce faire, elles doivent s’ouvrir encore plus et aller au large, Duc in altum dit l’Evangile de Luc, avance au large. Elles ne doivent pas avoir peur de monter sur le ring, elles doivent être fières de ce qu’elles sont, faire confiance à leurs forces vives, et bannir les raisonnements étriqués en mode ligne Maginot. On doit les aider, peut-être, les laisser libres, assurément car c’est aussi par elles que l’on pourra recréer du lien social, refaire société, et avancer avec confiance dans un monde mouvant.