Les enjeux de la destruction créatrice à l’ère de l’IA
Résumé
Joseph Schumpeter a été le premier à parler de « destruction créatrice » et à attribuer l’essor économique des Révolutions Industrielles (RI) à la figure de l’entrepreneur. Ainsi, les grands cycles d’innovation inhérents à chaque RI font émerger des secteurs économiques entiers qui en rendent obsolètes d’autres, avec les créations et destructions d’emplois qui y sont associées. Nombreux sont les économistes qui considèrent l’intelligence artificielle (IA) comme la 4ème RI, impulsée il y a peu par l’action créatrice de nouveaux entrepreneurs. En étant d’abord porteuse de la promesse de gains de productivité considérables, l’IA fait planer une menace réelle sur de nombreux emplois : jusqu’à 300 millions dans le monde d’après une étude de Goldman Sachs.
Alors que les rouages économiques de tout le secteur qu’elle ferait émerger ainsi que la création des emplois qu’elle devrait générer doivent encore être quantifiés, d’autres tempèrent les prévisions les plus alarmistes en anticipant davantage un remodelage qualitatif des emplois. Que peut-on attendre de la révolution de l’IA ? Comment faciliter l’adaptation des travailleurs aux nouvelles demandes du marché qu’elle induit ? Quelles politiques mettre en place pour atténuer les inégalités économiques et sociales qui en découleront ?