Taux directeur, choisir entre croissance et inflation
Résumé
A la suite de l’engorgement des chaînes de production post- Covid-19, des chocs énergétiques et agricoles consécutifs à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’inflation a atteint des niveaux inhabituels. Ayant comme mission principale la lutte contre l’inflation et disposant à cette fin du taux d’intérêt directeur comme arme principale, les grandes banques centrales, la FED, la BCE et la Banque d’Angleterre, ont progressivement augmenté leur taux d’intervention à des niveaux historiquement élevés, respectivement à 5.5 %, 4 %, 5.25 % fin 2023. Ce relèvement attendu des taux a eu les effets escomptés, l’inflation a significativement reculé. Mais les banques centrales ont un rôle délicat d’équilibre entre inflation et croissance, d’autant que l’inflation importe aux consommateurs et aux citoyens autant sinon plus que la croissance, selon les travaux récents de Stefanie Stantcheva de l’université Harvard. D’aucuns craignent que ces hausses successives de taux aient des effets néfastes sur la croissance et sur l’emploi. Aussi se posent un certain nombre de questions : les taux d’intérêt directeurs ont-ils atteint un plateau ? Vont-ils redescendre et quand ? Les traders en obligations s’attendaient en début d’année à ce que la Réserve Fédérale américaine baisse ses taux six fois dans l’année. Aujourd’hui, et avec les difficultés qu’a la Réserve Fédérale à juguler l’inflation au niveau souhaité, les marchés ne mettent à douter qu’une seule baisse se produira cette année.
Intervenants
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Bank of America