Travailler pour vivre ou vivre pour travailler ?
Résumé
Longtemps le travail était identifié à une pratique servile, dégradante. Ricardo, l’économiste de la valeur-travail, Hegel, le philosophe du travail, puis Marx, en font la médiation qui rend l’homme possesseur du monde et construit sa liberté effective. D’où le productivisme comme progressisme, aussi bien comme vision de l’Histoire que comme accomplissement individuel. Cela ne faisait pas disparaître la « désutilité » de l’effort laborieux, ni l’aliénation, mais le travail promettait l’émancipation et faisait la fierté du travailleur, celle de l’œuvre utile individuelle et collective. Depuis quelques années, une révolution est en cours. Nombreux sont ceux qui estiment que travailler pour la croissance est destructeur du climat, de la biodiversité, de la planète. Ils rejettent l’intensification du travail, réclament plus d’autonomie, un travail à distance, jugent que « la vraie vie est ailleurs », refusent de passer leur vie à la gagner. Redonner sens au travail, c’est aussi enrichir les loisirs, assurer l’alternance travail-loisir au long de la vie, encourager les mobilités désirées, jouer le jeu de la RSE.
Intervenants
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McKinsey & Company