Récession : évitée ou différée ?
Macroéconomie | L'Europe et le monde
Écrit pour la session 2
Message clé 1 : La transition énergétique est aussi une chance historique de moderniser notre économie et de repartir sur un nouveau cycle de croissance. Les capitaux sont disponibles, encore faut-il pouvoir les déployer efficacement.
Amorcer un nouveau cycle en s’appuyant sur le besoin de transition environnementale.
Depuis le Covid et la crise en Ukraine, nous sommes entrés dans un nouveau cycle, avec la fin de la globalisation telle que nous l’avons connue ces 20 dernières années. Dans les prochaines années, la croissance sera plus faible, l’inflation structurelle et les marchés financiers plus instables. L’argent n’est donc plus une marchandise comme une autre : la fin des politiques accommodantes des banques centrales se confirme et le risque d’assèchement des liquidités se précise.
Pour créer une nouvelle dynamique économique, les deux principaux leviers sont un plan d’investissement massif et une augmentation de la productivité via une rupture technologique.
La transition énergétique est non seulement indispensable pour préserver l’environnement, mais aussi notre meilleure chance de moderniser notre économie et de repartir sur un nouveau cycle de croissance durable, qui ne portera pas irrémédiablement atteinte aux ressources.
Les entreprises investissant dans – ou participant à – la transition verte seront inévitablement les leaders de demain. Leur croissance sera légitimée par leur capacité à produire mieux avec moins d’énergie.
Sur un plan macroéconomique, nous disposons d’une chance historique au regard des programmes d’investissement sans précédent proposés à travers le monde.
Les montants mis à disposition de la transition sont colossaux : 370Mds$ de l’IRA, réponse européenne à 225Mds€ (Plan industriel du pacte vert), ou encore le Japon et son plan vert à 140Mds€. Les montants investis sont massifs et historiquement à la hauteur des enjeux. Le défi réside dans le passage à l’action, freiné par des contraintes d’utilisation mal adaptées aux réalités et besoins des acteurs économiques.
Message clé 2 : Rendre la transition acceptable pour tous, quels que soit les couches de la société et le niveau de développement des pays, doit figurer au rang des priorités. Pour cela, réconcilier le court et le long terme est un passage nécessaire.
Beaucoup de subventions et de programmes n’ont jamais été mis en œuvre car balayés par un changement de leadership ou une opposition sociale. La transition environnementale ne doit plus être l’objet de débats partisans, et pour cela prendre en compte ab initio les intérêts du plus grand nombre. Le bénéfice commun sur le temps long dépend de la juste répartition des conséquences économiques à court terme.