Opération Jeunesses : Recréer l’espoir chez les 18-30 ans
Société | Les individus
Introduction par Jean-Hervé Lorenzi
Quelle audace ! Au moment même où nous dissertons inlassablement sur les difficultés présentes et surtout sur les incertitudes à venir, la tentation est grande de souligner notre difficulté à mener à bien tout projet. Ce n’est pas le choix que nous avons fait, audacieux et parfaitement mis en valeur par ce deuxième Cahier des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence, « Recréer les espoirs ». Nous pensons, sans qu’il s’agisse de la foi du charbonnier, que le progrès scientifique, l’extension importante des classes moyennes partout dans le monde, la volonté de favoriser le développement de ce continent magnifique qu’est l’Afrique… tout cela nous permet d’espérer. Mais cela nécessite une approche résolument courageuse et lucide des actions à mener.
Oui, la situation actuelle nous oblige à nous engager collectivement dans une transformation en profondeur de nos sociétés et de nos modes de production. Mais il semble impératif que cette équation comprenne les trois éléments nécessaires à une amélioration globale : la démographie, d’abord, puis une juste structure des répartitions – entre les pays mais aussi à l’intérieur des pays – et enfin la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Il est évidemment impossible de séparer les problèmes de fonctionnement, d’équilibre d’une société donnée, et la lutte contre le réchauffement climatique. On le voit bien aujourd’hui, pour certaines personnes l’augmentation du prix du gaz ou de l’électricité ne représente qu’une déconvenue mineure. Pour d’autres, c’est une question de survie.
La France est-elle prête à ces bouleversements majeurs qui concernent tant le social que l’économique ? Oui, car la France est un pays fondamentalement scientifique, d’innovations dans tous les secteurs. La société française a trois atouts majeurs : une histoire scientifique tout à fait remarquable, une vraie jeunesse et enfin la capacité de mettre en œuvre des associations entre les secteurs public et privé particulièrement vertueuses.
Nous restons donc très positifs quant à l’avenir, du monde, de l’Europe et de la France. Si l’on a constaté une certaine perte de vitesse de la société française lors de ces vingt dernières années, qu’elle a manqué de dynamisme, nous sommes convaincus que la génération actuelle va la faire rebondir. La crise du Covid-19 et la nécessaire transition écologique engagent de plus en plus à innover tout en ayant un impact positif sur la société.
Au terme « durable » je préfère l’expression de « bien-être ». L’innovation durable, c’est avant tout la science. Celle-ci est intimement porteuse de l’évolution des sociétés si l’on sait la diriger pour le bien-être de tous. Mais cette expression est aussi un passe-partout, une expression galvaudée, d’autant plus difficile à définir qu’elle ne reflète trop souvent qu’une forme de politiquement correct. « L’innovation », le « durable » ne sont pas des mots magiques. Ils décrivent des phénomène complexes dont les retombées sociales se mesurent et sont parfois destructrices.
Le « bien-être » à l’échelle d’une société, catégorie économique et politique que j’appelle de mes vœux, pourrait se définir de manière très simple. C’est la capacité à nourrir, à soigner, à loger les hommes et à leur donner une perspective. Il me semble plus intéressant de juger les innovations et les avancées qu’elles promettent selon ces impératifs-là. C’est autour du bien-être que ce Cahier s’exprime, avec l’idée simple que notre destinée, individuelle et collective, est largement entre nos mains.
Cette contribution est issue du Cahier des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence « Recréer les espoirs ».