Le digital et l’intelligence artificielle sont nos alliés indispensables pour une décarbonation efficace

Écrit pour la session 24 – Une exploitation durable des métaux stratégiques est-elle possible ?

Lors de la dernière COP27, à la demande du Secrétaire génal de l’ONU, M. Antonio Guterres, un groupe composé d’ingénieurs et d’experts des systèmes énergétiques, le Conseil des ingénieurs pour la transition énergétique (CEET), a été réuni afin d’élaborer des recommandations concrètes visant à accélérer la transition vers des systèmes énergétiques à faible émission de carbone.

Le sujet du digital est ressorti comme décisif : digitalisation des systèmes électriques, « smartgrids », digitalisation des installations renouvelables, des bâtiments, autant d’aspects puissants et parfois encore mal appréhendés, qui participent de manière décisive à la réduction de l’intensité énergétique de l’économie et à sa décarbonation.

Ainsi le numérique apparaît un outil sur lequel il nous faut miser. Si l’on parle beaucoup ces temps-ci de « Green IT », le « IT for Green » constitue certainement un des leviers majeurs de la transition énergétique.

Les entreprises sont plus complexes que jamais dans leur chaîne de valeur : sans digital on ne peut pas sérieusement suivre les datas de nos infrastructures comprenant les bâtiments, les usines (4.0), les villes (intelligentes) et les systèmes énergétiques (sobres). Le numérique qui apporte de l’intelligence aux infrastructures (Smart infra) permet seul de se donner les moyens de suivre cette complexité avec précision et acuité. Le numérique devient une partie intégrante du monde industriel, commercial et résidentiel.

Le numérique apporte des solutions pour optimiser l’emploi des ressources et des modes d’organisation alternatifs et vertueux en énergie. Par exemple, le numérique permet d’apporter de l’intelligence dans le suivi des données énergétiques et écologiques. Il offre la possibilité d’avoir des suivis en temps réel, ce qui permet de mieux maîtriser les consommations énergétiques et leur empreinte carbone. Plus largement, il permet de redéfinir des modes de production et d’organisation des entreprises, l’exemple du groupe Envision, 100% focalisé sur le Greentech et le Cleantech, est une bonne illustration d’une entreprise engagée dans la décarbonation qui s’applique à elle-même des modes d’organisation qui lui permettent de parvenir à ses objectifs.

Sur cette base prometteuse, le combat ne fait que commencer et la sensibilisation des acteurs économiques doit être faite rapidement.

Hélas, de nombreux exemples illustrent encore le relatif sous-investissement des entreprises, grandes et petites, en matière digitale : combien encore n’ont pas de « Chief Digital Officer » (CDO) ou de fonction digitale intégrée dans les fonctions métiers ? Combien n’ont pas encore un plan stratégique permettant d’aller au-delà du l’automatisation des process ? Combien encore ne considèrent pas le digital comme un levier de valeur court et long terme ? Combien encore séparent le monde industriel du monde digital alors qu’ils doivent converger ?

Alors comment avancer ? Comment accélérer cette prise de conscience et placer le digital au centre de la démarche de décarbonation ?

En premier lieu, le système scolaire et les grandes écoles doivent promouvoir les doubles compétences digital et industriel. Les talents doivent aussi maîtriser les calculs économiques et la valeur.

Ensuite, les collaborations entre grands groupes industriels et technologiques et l’écosystème d’innovation (startups et université) doivent être davantage développées sur ces thèmes.

Enfin, les financements, (notamment dans le cadre de France 2030, mais aussi via les capitaux privés), doivent être orientés vers des initiatives susceptibles de proposer des innovations, à l’échelle.  

Le « IT for Green » peut adresser une part massive de nos économies, industrie et services, il est temps de porter ce message haut et fort.