Sommes-nous capables d’anticiper de nouvelles crises ?
Résumé
Certaines notions « s’amortissent dans un usage de routine « (J. Lacan). Mais le recours récurrent à la notion de crise, en matière économique, loin de s’amortir, ne relève pas d’une argutie de langage. Pour le capitalisme mondial c’est désormais une réalité permanente dont témoignent les crises monétaires et financières, les krachs boursiers, les chocs pétroliers, les récessions violentes… Autrefois cantonnées aux pays émergents, les crises n’épargnent pas les pays industriels et elle se diffusent à l’échelle internationale, on l’a vu avec la Grande crise financière de 2008-09, puis avec la crise de la zone euro, et on le voit encore aujourd’hui avec la crise du Covid et la récession mondiale que celle-ci a provoquée. Enfin, les crises ne se limitent pas à l’économie. Ne parle-t-on pas de crise de la démocratie libérale ou du multilatéralisme ! Pour saisir l’avenir et mieux en anticiper les turbulences, il importe alors de dresser un état des lieux de ce que nous savons, fût-ce imparfaitement, à propos des crises afin de les anticiper : • A l’échelle macroéconomique ou à celle des marchés, où les crises ont-elles ont le plus de chances d’apparaître à nouveau ? • Quels sont les facteurs fondamentaux proprement économiques, les tendances historiques, les principales sources de tensions, de nature à se transformer en chocs mettant en cause la soutenabilité de la reprise ou provoquant de graves déséquilibres macroéconomiques au plan mondial ? • Quels sont les contextes politiques, les mouvements sociaux, l’état des opinions publiques… qui pourraient transformer ces tensions en nouvelles crises économiques ? • Quelles sont les failles, du côté des Etats ou en matière d’action collective, qui pourraient handicaper la prévention et la gestion des prochaines crises ?
Intervenants
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Université de Colombia