Vivons-nous dans une tyrannie de la transparence ?

Commençons par dire que, pour des milliards d’êtres humains, le problème n’est pas celui de la tyrannie de la transparence mais celui de la tyrannie de l’opacité. L’accès à l’information constitue l’un des clivages les plus marqués entre ce que l’on peut appeler le Nord et le Sud.

Pour la plupart des pays du Sud, les principaux enjeux sont ceux de l’accès à l’information et de l’objectivité de celle-ci. Que peut-on faire dans ce domaine qui ne passe pas par un progrès de la démocratie ?

Pour les pays du Nord, le problème est presque inverse. Trop d’information ne tue-t-elle pas l’information ? La qualité de l’information et, plus encore, la perception que l’on a de cette qualité sont des éléments clé de la confiance et donc de la citoyenneté. Pour mettre en perspective cette thématique, et donc pour mieux réguler, il convient de faire le tri entre des sphères de nature très différentes. Il faut faire la distinction entre la production  et la distribution d’information, sphères entre lesquelles s’intercale la manipulation de celle-ci. De même, il faut opérer une distinction entre les sphères économiques, politiques et privées.

Ce n’est qu’à partir de cette classification que l’on pourra répondre aux questions : quelle information ? Pour qui ? Quand ? Et pourquoi ? Et, à partir de là, définir, non pas une, mais des régulations (qui ne passent pas nécessairement par la réglementation) visant à protéger le plus en contraignant le moins.

Vaste programme…