(Re)construire la confiance dans le système de santé ?

La récurrence des scandales sanitaires d’envergure (affaire du Mediator, crise du Levothyrox…) provient de causes multiples mais produit un effet délétère sur la confiance des usagers dans les produits de santé, et au-delà, dans les institutions qui les régulent. En dépit du progrès des connaissances, des outils et de la science fondamentale dans son ensemble, la réception et, il faut bien le dire, l’acceptation du savoir médical n’ont jamais été autant confrontées à la défiance et à l’hostilité. Par exemple, le mouvement anti-vaccination s’appuie sur des rumeurs et des informations fausses, mais connait une forte adhésion, attestée par la reprise des cas de rougeole, dont certains mortels, en France ou en Italie. La méfiance, voire la défiance, semble aussi imprégner les relations entre les professionnels de santé et les autorités sanitaires (assurance maladie, ministère de la santé, ARS…).

Cette méfiance des uns et des autres est-elle générée par un défaut d’une information claire et précise ? Est-elle liée à la perception d’un manque d’indépendance des professionnels de la santé face aux géants de l’industrie pharmaceutique ? Est-elle un « mauvais équilibre », au sens où chacun ne fait pas confiance à l’autre, parce qu’il pense que l’autre ne lui fait pas confiance ? Cette méfiance a-t-elle un coût économique ? En matière de santé publique ?

La construction d’un nouveau « pacte de santé » est pourtant possible, en rappelant que la confiance est réciproque, ou n’est pas. Les nouvelles technologies peuvent-elles faciliter la reconstruction de cette confiance, en particulier en portant une attention plus grande à la voix des patients ? Une approche plus coercitive (vaccins obligatoires, par exemple) est-elle nécessaire et/ou souhaitable ?