Peut-on faire disparaître la corruption ?

La corruption varie considérablement d’un pays à l’autre. Malgré des problèmes de mesure, les études montrent une corrélation positive entre corruption et pauvreté. Même si cela ne prouve pas que la corruption soit à l’origine de la pauvreté, elle parasite le bon fonctionnement des institutions et de l’économie formelle. Elle contribue au climat de défiance vis-à-vis des élites et des responsables politiques. De fait la vie politique est perçue partout dans le monde, pays riches et pauvres confondus, comme le domaine le plus compromis par la corruption. Ainsi la corruption dans les pays riches implique généralement des sommes d’argent considérables et des acteurs de premier plan (hauts fonctionnaires, politiciens, chefs d’entreprises). Dans les pays pauvres, cette corruption des élites coexiste avec une forme généralisée de corruption qui implique des petites sommes d’argent et de modestes bureaucrates. Selon une estimation de la Banque Mondiale, environ 3 % des échanges de la planète seraient des pots-de-vin.

Si tout le monde, ou presque, s’accorde sur la nécessité de combattre la corruption, les moyens à employer font débat. Entre capture, lobbying et corruption il est parfois difficile de tracer la limite. En outre, se pose l’instrumentalisation de la lutte contre la corruption : la volonté de dénoncer la corruption ne sert-elle pas parfois de prétexte à l’ingérence économique ou aux luttes politiques internes ? Enfin, est ce que les mécanismes de surveillance (échange automatiques des données, publication des revenus de nos représentants politiques, etc.) et de sanction (debarment, amende, prison) réduisent ou déplacent la corruption ?