L’UE est-elle condamnée à l’impuissance géostratégique ?

Les récentes élections européennes ont rendu leur verdict : recul des forces politiques traditionnelles de gauche et de droite, percée des forces extrémistes et des écologistes, mais plus largement morcellement des forces politiques en présence. Alors que les défis nécessitant une mise en commun des bonnes volontés n’ont jamais été aussi nombreux, les velléités de coopération régionale elles n’ont, semble-t-il, jamais été aussi faibles. Le débat, apparemment insoluble, entre les partisans d’une intégration encore plus profonde et les tenants de la souveraineté nationale va-t-il paralyser toutes les institutions européennes ? Cette désorganisation et cette incapacité de parler d’une même voix à l’heure d’une compétition mondiale exacerbée va-t-elle reléguer l’Europe au second rang des forces d’influence économiques ? L’UE doit-elle se recentrer autour de ses membres les plus motivés par un projet commun pour parler d’une même voix ?

De fait, alors que l’UE fait face à une situation complexe marquée par le Brexit et donc à la remise en cause de son idéal désirable, elle doit également composer avec une imprévisibilité américaine inédite et avec l’émergence de nouvelles puissances. Quelles conséquences de la sortie du Royaume-Uni sur l’UE ? La construction d’une armée européenne est-elle le palier à franchir pour exister ? L’UE doit-elle remettre à plat ses alliances historiques ? Peut-elle lutter à armes égales avec la Chine ou la Russie ?