Les institutions internationales sont-elles disqualifiées ?

Avec la réunification Est-Ouest, le monde a cru à la pérennité d’un modèle de croissance mis en place par Bretton-Woods. Un système d’institutions internationales permettant de réguler les échanges commerciaux assurant une compétition juste avec l’OMC, des mouvements de capitaux qui permettaient la croissance et le développement d’économies avancées et émergentes, des principes de bonne conduite des investissements reconnus par (presque) tous diffusés par le biais de l’OCDE, un filet de sécurité fourni par le FMI en cas de crise, et des prêts bonifiés par la Banque Mondiale pour faire croître les pays les moins avancés.

Symbole le plus fort d’une intégration économique réussie garantissant paix et prospérité : l’UE.

Mais la croissance rapide soutenue par la déréglementation financière, les progrès considérables de la technologie conduisant à une forte mobilité du capital et du travail, ont conduit à une hausse des inégalités, à la crise financière mondiale de 2009 et à la crise souveraine de la zone euro.

Depuis, la mondialisation et le développement technologique sont perçus comme une menace pour une grande partie de la population mondiale ; les nationalismes économiques prennent de l’ampleur, les règles du jeu des institutions multilatérales sont remises en cause, et au premier chef le modèle d’intégration européen. La mondialisation, facteur d’innovation et d’une période de croissance sans précédent est en grand danger et les institutions multilatérales menacées d’obsolescence…ou de politisation au service des « plus forts ».

Nous analyserons si ce retrait, un retour vers la régionalisation ou la nationalisation est inévitable. Alors que les tords sont, au mieux, partagés, comment expliquer le rejet de la mondialisation et l’espoir simultané que fait naître la technologie ? Les causes sont-elles dans un échec de la mondialisation ou des institutions qui l’ont gouvernées ? Comment faire cohabiter les pays avancés et émergents au sein de cette gouvernance ? Doit-on se tourner vers de nouvelles formes d’intégration, plus régionales, et de gouvernance ? Quels sont les sujets qui pourraient relancer une « mondialisation heureuse » ?