Les indicateurs sont-ils en perte de sens ?

La question de la pertinence des indicateurs économiques – au premier rang duquel le PIB cristallise les critiques – est un véritable serpent de mer du débat économique. Le Produit Intérieur Brut est particulièrement contesté, car souvent confondu, dans son traitement politique et médiatique, avec la mesure effective de la richesse d’un pays. Cette définition rentre en conflit avec la perception des populations, qui ne se sentent pas nécessairement plus riches lorsque le PIB progresse. Plus généralement, la description de la santé économique des États, des entreprises ou des ménages par une série de chiffres déshumanise le débat et ouvre la porte aux manipulations via une interprétation sélective des résultats.

Sous la double influence de la recherche de nouvelles mesures (impact écologique, performance RSE…) et d’outils plus précis ou plus intuitifs que le PIB pour mesurer la richesse, les différents indicateurs analysés se multiplient (PNB, IDH, IPH, ISS, empreinte écologique…). Que valent les indicateurs de performance ? Le chiffrage des grands équilibres a-t-il encore un sens ? Quel est l’intérêt des indicateurs si leur pertinence fait débat ? Le problème ne réside–t-il pas plutôt dans le manque de pédagogie sur l’importance et le sens à donner aux indicateurs ? Sont-ils pertinents pour guider les transformations de la société ?