Comment redonner confiance à l’Europe ?

Au lendemain des élections européennes, quel est le diagnostic ? L’Europe fait preuve d’une grande faiblesse-certains parleraient même de naïveté-face aux foucades de D.Trump et à l’omniprésence des débats USA/Chine et de l’affaire iranienne. Sur ces sujets, et sur pas mal d’autres, l’Europe regarde trop passer la balle de ping-pong passer au dessus du filet…

Pour inspirer confiance, l’Europe doit relever de l’espace des solutions, et non de celui des problèmes. La croissance européenne ne décolle pas vraiment, et le chômage de masse touche trop de pays-membres. L’Europe affronte à l’extérieur des défis et des chocs, et à l’intérieur la montée des populismes. Les réponses sont-elles institutionnelles, fonctionnelles ou d’ordre personnel (manque de figures emblématiques), ou un peu tout cela ? Au plan institutionnel, les propositions françaises pour améliorer la gouvernance de la zone euro vont-elles « prospérer » ? Va-t-on parachever l’union bancaire et enclencher vraiment l’union des marchés de capitaux ? Au plan fonctionnel, faut-il et peut-on renforcer la coordination des politiques économiques, budgétaires et fiscales, sociales,… ? Le plan Juncker doit-il être prolongé et augmenté ? Et l’agenda 2020 ?  Y a-t-il une vraie carence dans la pédagogie sur la construction européenne ?

La liste des chantiers prioritaires contient désormais, en bonne place, la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique. Pour que l’Europe, accaparée par la saga du Brexit, les mène à bien, il n’est pas raisonnable de vouloir avancer à 27 sur tous les sujets. L’Europe à plusieurs vitesses n’est plus un scénario, c’est déjà la réalité d’aujourd’hui, dans de nombreux domaines : la monnaie, la défense et la sécurité, Schengen,…Le couple franco-allemand est nécessaire à la relance du projet européen ; il n’est pas suffisant. Dans le grand marchandage des postes européens comme sur des sujets plus intéressants et plus  décisifs,  ce serait une erreur de négliger les autres pays-membres,  petits ou grands, du Nord comme du Sud, populistes ou non.