7 Jul 2018
Disrupter pour mieux régner
Débat 7
Une démarche disruptive s’appuie sur le triptyque créativité, audace et non-conformisme. Au cœur de celui-ci figurent les innovations de rupture : nouvelles technologies, nouveaux produits ou services, nouvelles formes d’organisation économique et sociale.
Dans la mesure où disruption signifie discontinuité, il est difficile pour son initiateur d’en faire ex ante une analyse coûts-avantages fiable, les sources d’incertitude étant trop nombreuses. Même si l’innovateur, l’audacieux et le non-conformiste peuvent, avant d’être imités, bénéficier d’une rente pendant un certain temps, il est aussi des cas dans lesquels il peut être préférable d’être suiveur dans la disruption plutôt qu’initiateur. Quelles sont les causes qui poussent une entreprise à disrupter un secteur ?
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Régner sur qui, sur quoi ? À long terme, le vrai pouvoir reste celui des idées : la plupart des innovations majeures découlent de pensées de rupture. Dire cela, ne contredit pas non plus le rôle de la dialectique réglementation/innovation, présente dans presque tous les domaines de la vie économique et sociale : les réglementations engendrent une part significative des innovations visant justement à les contourner, et ces dernières nécessitent des ajustements dans les réglementations. Une dynamique presque conciliante, par-delà le conflit apparent, puisque tout le monde peut, à un moment, avoir l’occasion de « régner » en ayant le privilège de l’initiative. L’accélération du rythme de la concurrence est-elle une bonne nouvelle ?
La démarche disruptive concerne toutes les entités en charge de décisions stratégiques : l’individu, l’entreprise, les associations sous toutes les formes possibles et les décideurs publics à tous les niveaux. Du côté des pouvoirs publics ou des entreprises privées, la disruption signifie aussi le passage à des nouveaux modes de gouvernance, s’efforçant de concilier efficacité économique, équilibre social et fonctionnement démocratique des organisations.
Contributions
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