8 Jul 2017
L’Euro est-il vraiment un vecteur de richesses?
Session 25
L’euro est la monnaie commune de 19 Etats souverains qui l’ont adopté, par le traité de Maastricht de 1992, et l’ont mise en œuvre en 1999 sans les fondements de sa réussite.
En effet, la zone euro n’est pas une zone monétaire optimale au sens où les préférences des pays membres et de leurs populations en termes de rigueur de gestion publique, de taux d’inflation, de niveau souhaitable de fiscalité ne sont pas les mêmes, sans parler des écarts de performance économique ou des différences massives de structures des économies.
Comme la réunion dans un même espace monétaire accentue les écarts de spécialisation économique, si l’on veut réussir la création d’un espace monétaire unique, il faut prévoir les structures de gouvernance économique, fiscale et sociale capables de créer un ensemble de règles communes à tous pour éviter le déclenchement inévitable d’une guerre fiscale et sociale entre ses membres. Non seulement, ces structures de gouvernance n’ont pas été créées mais la nature de la construction de l’Union européenne favorise la concurrence fiscale et sociale entre ses membres, ce qui n’est pas envisageable, par exemple, entre les 50 Etats constituant les Etats-Unis d’Amérique dont l’essentiel de l’architecture fiscale et sociale est fédérale.
Donc l’euro n’est coupable de rien mais ceux qui l’ont créé ont oublié de prévoir une mise en cohérence fiscale et sociale de la zone, un budget de la zone opérant des redistributions entre Etats et la création d’un poste de Secrétaire de l’économie de la zone euro ayant autorité, dans le cadre d’un Conseil des ministres de l’Economie et des Finances de la zone, sur les grandes orientations macroéconomiques de la zone, soit un poste équivalent à celui de Secrétaire d’Etat au Trésor américain.
L’euro peut parfaitement se révéler un vecteur de création de richesses sous réserve qu’interviennent les transformations institutionnelles et politiques nécessaires. En l’absence d’une ambition affirmée de renouveau de la zone, les populistes peuvent gagner la bataille de l’opinion pour la convaincre à tort que l’euro est la cause de leurs malheurs.
Plus que jamais nous avons besoin d’un leadership politique fort pour donner à l’euro les instruments de sa réussite.
Quelle est la nature de la crise de gouvernance dans la zone euro ? Comment y mettre fin ? Comment convaincre les peuples européens d’approfondir leur coopération ? Quelles initiatives prendre pour accélérer la croissance en Europe ?
Contributions
L’Euro sera porteur de prospérité partagée et de stabilité, si l’Union et les membres de la zone se donnent les moyens de la convergence et de la démocratie – Pervenche BERES
Session 25 – Saint-Etienne