Faut-il renoncer à la mondialisation?

Poussées nationalistes en Europe, discours protectionniste de l’administration Trump, Brexit, remise en cause des accords de commerce internationaux, rejet des migrants… La mondialisation semble aujourd’hui contestée par les expressions électorales des peuples qui dénoncent l’accroissement des inégalités et l’émergence d’une élite mondiale. Ces velléités contestatrices visent-elles avant tout la globalisation financière, les mouvements des personnes, les flux de biens et services ou les modes d’opération des multinationales ? Blâme-t-on la mondialisation (et l’Europe) pour tout et son contraire ? Les sources de tension sont-elles à chercher plutôt du côté du progrès technologique qui laisse trop de gens au bord du chemin ?

Le système économique mondial, dominé par l’hégémonie américaine, est remis en cause par l’émergence de nouvelles superpuissances, la Chine en premier lieu. L’avènement d’un monde multipolaire perturbe l’équilibre établi et requiert une refonte de la gouvernance économique. La concurrence entre les Etats s’est intensifiée. Y a-t’-il des tensions entre mondialisation et préférences démocratiques nationales ou régionales ?

Les aspirations démocratiques des peuples et le modèle d’Etat-Nation caractéristique de nos sociétés apparaissent comme difficilement compatibles avec une mondialisation accrue. Ainsi, démocratie et mondialisation ne peuvent coexister dans le cadre de l’Etat-Nation, et requièrent l’avènement d’une gouvernance mondiale. Cette préférence ne rencontre pas l’adhésion des populations car il y a des perdants et des gagnants de la mondialisation. Certains aspirent à un retour à la préférence nationale en croit ainsi protéger les emplois dont le processus de création-destructrice n’assure plus le renouvellement. Est-ce une illusion ?

Comment peut-on adapter la gouvernance économique à un monde multipolaire ? Quelles sont les alternatives au modèle d’Etat-Nation ? Comment peut-on réformer le système de gouvernance internationale pour respecter les intérêts des moins riches et compenser les perdants ?