Est-il nécessaire de contrôler l’innovation?

Dans le monde d’aujourd’hui, l’innovation est de plus en plus multiforme : elle concerne les objets, les processus,  les relations humaines, techniques et  commerciales, les modes d’organisation, et l’être humain lui-même. L’innovation s’inscrit dans le temps avec des insertions qui peuvent être très longues ou très courtes. Le contrôle de l’innovation semble être à la fois capital pour protéger les entreprises et les consommateurs mais aussi compliqué à mettre en œuvre sans entraver la dynamique de création de richesse. Pour autant, face au rythme élevé des avancées technologiques et à l’ébullition entrepreneuriale, les outils de contrôle ont souvent bien du mal à s’adapter, d’autant que plusieurs niveaux géographiques se combinent : national, européen, international.

Par ailleurs, les évolutions technologiques, financières, organisationnelles ou encore sociales, posent continuellement à la société de nouveaux défis auxquels il faut répondre. Le développement de nouveaux modèles d’affaires à l’image de l’économie du partage ou encore le bouillonnement d’innovation qui agite les start-ups perturbe le modèle traditionnel et appelle à de nouvelles réponses en matière de contrôle et de réglementation.

Face à l’apparition de nouveaux acteurs comme Uber ou Airbnb, l’Etat-régulateur semble trop souvent désemparé, pris en tenaille entre des plateformes collaboratives transnationales au poids économique important et des agents économiques qui voient leur modèle remis en cause. Comment faire face à la multiplication des nouvelles plateformes collaboratives et à leur impact sur l’économie nationale ? Le niveau étatique est-il encore pertinent pour réguler des acteurs économiques qui ne respectent plus les frontières ? Faut-il chercher à promouvoir des régulations mondiales ?

Quoiqu’il en soit, le rôle de l’Etat dans l’innovation est aujourd’hui central : par la réglementation de l’innovation mais aussi par le soutien à la R&D et la création d’un cadre économique favorable à l’innovation (pôles de compétitivité notamment). Comment est-il amené à évoluer ? Quelle conséquence du vieillissement des sociétés occidentales sur le soutien à l’innovation ? L’Etat doit-il tracer une limite à ne pas franchir en matière d’innovation ? Quid du principe de précaution concernant l’innovation dans des domaines sensibles comme l’alimentation ou encore la biologie ?