Le Résumé des Rencontres

Cette 15ème édition des Rencontres Economiques d’Aix-en-Provence aura, une nouvelle fois, tenu toutes ses promesses. Sous une exceptionnelle chaleur caniculaire, 3.000 personnes se sont retrouvées pendant trois jours pour écouter, échanger, et comprendre les enjeux du débat – « Et si le travail était la solution ? ». 217 intervenants en provenance de 30 pays, 100 étudiants, 120 start-ups, 100 journalistes, ont confronté leurs idées et leurs croyances. Pendant trois jours, ambiance studieuse assurée, parfois survoltée, assurément surchauffée, à tous les sens du terme!

Regardez le récap des Rencontres

 

L’essentiel de chaque journée

Vendredi 3 juillet 2015

La parole à Christian Tran dans la session "Changer le travail"

La parole à Christian Tran dans la session « Changer le travail »

« Et si le travail était la solution ? », tel est la question posée. Le travail ! Thème pour le moins d’actualité alors que le chômage culmine et que les entreprises peinent à trouver la main d’œuvre adaptée à leur activité, faute d’un système de formation efficient. Impact de l’immigration, innovation et nouvelles technologies sur le marché de l’emploi ont été au coeur du débat de cette première journée.

Le Concours « La Parole aux étudiants » sur le thème « Imaginez votre travail demain » a d’abord réuni 100 étudiants sélectionnés autour des questions les plus actuelles : numérique, économie collaborative, sens du travail, …. La génération  Z a présenté sa propre vision du travail en proposant des solutions devant un parterre d’académiques et de patrons.

Macky Sall, Président du Sénégal au côté d'Esther Duflo, professeure au MIT

Macky Sall, Président du Sénégal au côté d’Esther Duflo, professeure au MIT

L’emploi est inévitablement confronté aux mutations de l’économie en France comme ailleurs dans le monde. En témoignent les propos du président de la République du Sénégal, Macky Sall, venu expliquer qu’ «avec l’économie numérique, l’Afrique va brûler les étapes ». Mouvement irréversible dont personne ne nie l’existence. Le tout est de savoir comment accompagner cette révolution, visiblement plus profonde que ce que d’aucuns ont déjà baptisé « Troisième révolution industrielle ». Aujourd’hui, la révolution s’appelle « Uberisation ». La destruction d’un modèle au profit d’un autre qui appelle au progrès. Comme l’a expliqué le patron d’Orange, Stéphane Richard : dans le numérique, il y aura forcément une phase destructrice mais, à terme, une création de travail incroyable ».

 

Samedi 4 juillet 2015

Après une première journée consacrée à la présentation des principaux enjeux, la journée du samedi a été concue autour de quatres parcours. Programme très riche pour cette deuxième journée et, à thèmes cruciaux, invités exceptionnels!  La journée commence par le débat « Demain tous créateurs » réunissant Navi Radjou, théoricien de l’innovation frugale, Jacques Attali,  Clara Gaymard (General Electric France), et Erik Orsenna, de l’Académie française. Puis  Carlos Ghosn (Renault-Nissan Alliance), a discuté influence de la mondialisation sur le travail avec Pascal Lamy, l’ancien directeur général de l’OMC.
Des politiques avec le ministre du Travail, François Rebsamen, mais aussi des patrons : Pierre-André de Chalendar (Saint-Gobain), Bernard Lévy (EDF), et Patrick Pouyanné (Total) ont présenté leur conception du travail.

Carlos Ghosn

Carlos Ghosn

Face à l’urgence de la situation, l’heure n’est plus aux interrogations ou aux tergiversations mais aux actions concrètes, pour rendre pertinentes et efficaces nos politiques d’emploi. A situation d’urgence mesures d’urgences – sans négliger leur caractère nécessairement pérenne. Comme l’a rappelé Marcos Peña, président du Conseil économique et social espagnol, invité à s’exprimer aux côtés de Louis Gallois (La Fabrique de l’industrie), Pervenche Berès (Parlement européen) et Emmanuel Farhi (Harvard University) : « 60% des enfants qui entrent à l’école aujourd’hui feront des études qui n’existent pas encore ». L’emploi de demain ne ressemblera donc en rien à celui d’aujourd’hui.

Cela nécessitera de sérieuses adaptations en termes de formation, de protection et de dialogue social au sein même de l’entreprise. De relations à l’autre, aussi, dans le cadre des enjeux migratoires. « La créativité, c’est aussi l’accueil des étrangers. Mal les accueillir, c’est refuser d’être une société créatrice », selon Jacques Attali.

Dimanche 5 juillet 2015

Tidjane Thiam au côté d'Emmanuel Macron

Tidjane Thiam au côté d’Emmanuel Macron

Laurent Berger, Pierre Gattaz, Pierre Moscovici, Emmanuel Macron, Ngozi Iweala…, la journée du dimanche traditionnellement portée par les politiques n’a pas dérogé à la règle. A noter cette anée, la prise de conscicence de l’urgence et la nécessité d’un réalisme, doublé de pragmatisme. Est-ce le début d’une convergence ou d’un consensus du renouveau d’une politique de l’emploi, voire une nouvelle conception du travail de la part des politiques ?

Des mesures « ambitieuses », « audacieuses », « parfois politiquement incorrectes »… les titres de la presse économique du lundi 6 juillet reprenant les 12 mesures de la Déclaration finale du Cercle des économistes reflètent un esprit général. Face à une France comptant 5 millions de chômeurs, le Cercle des économistes est parti du principe que le temps des incantations était terminé. De toute évidence, nos politiques d’emploi n’ont pas porté leurs fruits, il est urgent de les adapter, notamment, à l’ère de l’économie numérique et collaborative. 12 propositions au total pour réhabiliter le travail, dont certaines feront date. Un nouveau modèle de protection sociale pour le XXIème siècle ?

Découvrez la déclaration finale du Cercle des économistes et leurs propositions par le lien suivant.