La croissance détruit-elle la planète?

Depuis les origines de l’ère industrielle, le PIB mondial a été multiplié environ par 100, alors que la population n’a « que » décuplé. Sur la même période, les émissions nettes de gaz à effet de serre – liées à notre modèle énergétique – sont passées de presque rien à 35 milliards de tonnes de CO₂, progression conduisant à un réchauffement de 4 à 6° en 2100. Une relation de même ordre semble également lier croissance et qualité de l’air, des eaux, des sols, ainsi que la biodiversité, … Doit-on en conclure que le débat est clos, la décroissance étant la seule issue ? Si la sobriété doit être une vertu nouvelle, comment faire face à la croissance démographique et aux aspirations légitimes des pays les moins « avancés » – dont 1,3 milliards d’habitants n’ont même pas accès à l’électricité ? L’Accord de Paris, en matière climatique, dessine une voie pour la recherche de nouveaux modèles de prospérité collective : celle d’une croissance placée sous contrainte des externalités négatives, de coopération des Nations et d’effort de ces dernières proportionnés à la richesse économique accumulée dans l’Histoire.