Rencontres économiques d’Aix-en-Provence 2012

Et si le Soleil se levait aussi à l’Ouest…

Rencontres économiques d'Aix-en-provence 2012La nouvelle dynamique mondiale

Au cours des dix dernières années, s’est forgée une conviction forte, celle du déplacement définitif du pouvoir économique et bientôt politique des pays de l’OCDE vers les pays émergents.

Ces Rencontres ont cherché à donner une vision plus équilibrée de l’avenir du monde, selon laquelle les uns et les autres joueront leurs partitions dans la maîtrise des technologies nouvelles, dans le domaine des ressources rares, de la communication et de la santé. Certes, les pays émergents continueront à connaître une croissance rapide mais les États-Unis, le Japon et l’Europe ont encore beaucoup d’atouts, notamment grâce à la formation et à la qualification de leur main d’oeuvre, aux importants moyens financiers dont ils disposent et à la cohérence de leurs modèles sociaux.
Ces trois journées de débat ont été découpées en quatre parties : le vendredi après-midi, les différentes sessions se concentrèrent sur les déséquilibres
récemment apparus et sur l’impact qu’ils peuvent avoir sur les sociétés occidentales ; le samedi matin fut dédié à l’analyse des acteurs de la vie économique et sociale ; les sessions du samedi après-midi imaginèrent les politiques à mettre en oeuvre pour que nos économies rebondissent ; enfin, le dimanche matin eu vocation à replacer l’ensemble des contributions dans la perspective d’un nouvel équilibre mondial. Les Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence ont été conclues, comme toujours, par une déclaration du Cercle des économistes.

L’édition 2012, sur le thème «Et si le soleil se levait aussi à l’Ouest … La nouvelle dynamique mondiale», a entre autres réuni Masahiko Aoki (Université de Stanford), Valéry Giscard d’Estaing (ancien Président de la République), Jean-Marie Guehenno (Université de Columbia, ancien Secrétaire Général adjoint aux Opérations de Maintien de la Paix de l’ONU) Mario Monti (Président du Conseil italien), Pierre Moscovici (Ministre de l’Economie et des Finances, France), Peter Sloterdijk (philosophe).

Plus encore que dans le passé, le Cercle des économistes souhaite associer les étudiants aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Suite au Concours « la parole aux étudiants », des groupes de travail d’étudiants de plusieurs Ecoles ou Facultés ont été constitués, après le choix de plusieurs thématiques issues du programme des Rencontres. Leurs contributions seront présentées avant l’ouverture officielle des Rencontres, dans le cadre de sessions juniors.

Pascal Lamy (WTO Managing Director) debating with Mario Monti (Prime Minister of Italy)

Pascal Lamy (WTO Managing Director) debating with Mario Monti (Prime Minister of Italy)

From right to left : Zhu Min (IMF), Pascal Lamy (WTO), Anne-Marie Slaughter (Princeton), Mario Monti (Prime Minister of Italy), Jean Pisani-Ferry (Le Cercle des économistes), François-Xavier Pietri (TF1 / LCI)

From right to left : Zhu Min (IMF), Pascal Lamy (WTO), Anne-Marie Slaughter (Princeton),
Mario Monti (Prime Minister of Italy), Jean Pisani-Ferry (Le Cercle des économistes), François-Xavier Pietri (TF1 / LC

Peter Sloterdijk and Valery Giscard d'Estaing's debate about the future of Europe

Peter Sloterdijk and Valery Giscard d’Estaing’s debate about the future of Europe

 

Quatre sessions étudiantes se sont déroulées la matinée du vendredi 6 juillet 2014  sur les thèmes suivants :

– Les défis énergétiques
– Innovation, droit et compétitivité
– L’Europe en crise
– Crise et changements sociétaux

 

 

 

 

 

A l’issue des débats, les membres du Cercle des économistes ont présenté leur déclaration commune (version courte) :

Déclaration finale du Cercle des économistes

Pour un rebond des pays occidentaux

8 juillet 2012

Ne soyons pas déclinistes, le destin des pays avancés n’est pas écrit. Quelle sera la prochaine vague d’innovations? L’impact de la transition démographique?
Comment capter l’épargne mondiale et financer l’investissement de long terme? Comment évolueront les déséquilibres globaux, commerciaux et financiers? Voilà les
quatre sources d’incertitude que Etats‐Unis, Japon, Europe doivent affronter pour demeurer moteurs dans le nouvel équilibre mondial et renouer avec une croissance
durable.

Le Cercle des économistes formule 8 recommandations :

International
1. Coordonner les politiques de désendettement au sein du G7, afin d’éviter des actions non coopératives sur l’échelonnement de la dette et les stratégies de change. Simultanément, inciter à la libéralisation des changes des pays émergents.

Europe
2. Rediscuter l’échéancier de réduction de la dette dans la zone euro, notamment pour l’Espagne, voire procéder à des restructurations. L’endettement n’est pas problématique s’il finance le risque industriel de long terme.
3. Pour les pays en détresse macroéconomique, mobiliser les fonds structurels pour financer une baisse du coût unitaire du travail. Ces fonds sont sous‐ ou mal utilisés, alors qu’ils pourraient déclencher une dévaluation réelle par la fiscalité.
4. Pour les pays pouvant redémarrer grâce à leur tissu industriel, ramener les taux d’emprunt à des niveaux acceptables. L’Europe se dirige vers une mutualisation partielle des dettes via l’achat par la BCE de titres publics ou l’utilisation du mécanisme européen de stabilité.
5. Un comité budgétaire pour compléter l’union bancaire et l’union monétaire.
a. Mode de gouvernance indépendant mais avec une légitimité démocratique par décision à la majorité qualifiée.
b. Principe de mutualisation du contrôle des budgets nationaux, avec pour objectif un budget de la zone euro.
c. Pacte de Stabilité et de Croissance contracyclique.

France
6. Améliorer la rentabilité des entreprises par un transfert massif des charges patronales vers la CSG. Eliminer certaines rentes, monter en gamme dans les secteurs exposés et encourager l’épargne de long terme. Déclencher ainsi le choc d’offre nécessaire à la France.
7. Une politique vigoureuse de la jeunesse
a. Elargir la démarche des universités d’excellence aux formations les plus
productrices d’employabilité (Bac +3).
b. Contrat de travail unique à durée indéterminée, accompagné de flexibilité.
8. Pour réduire l’endettement public et privé, système de retraites par points avec choix individuel de l’âge de départ et objectif d’équilibre sur trente ans.